❈L'histoire d 'Aleph❈

❈ Aleph ❈

Oyez, oyez ! L'histoire de l'initiation d'Aleph commence...


Aleph vit dans le monde d'en haut, un monde parfait, son véritable chez lui.
Un jour, il prend une grande décision : s'incarner et expérimenter la matière pour évoluer. Il est donc projeté ici-bas pour débuter son apprentissage. Telle une météorite qui entre dans l'atmosphère terrestre, certaines parties de lui-même se disloquent et il oublie d'où il vient et qui il est véritablement !

Son défi va consister à retrouver ces particules dispersées de lui-même et à rassembler tous les morceaux pour apprendre à mieux se connaître, désapprendre et réapprendre pour renaître vraiment. Sa quête ? se reconnecter à son unité intérieure, être authentique, trouver sa place dans le monde et exercer la mission qui lui tient à cœur. Heureusement pour mener ce programme à bien, l'univers a tout prévu et notamment les maîtres qu'il conviendra de rencontrer...

Son credo : j'exploite toutes mes compétences.

Oyez, oyez ! L'histoire d'Aleph s'accouche sur la toile sans voiles...

Son premier maître est sa mère, La Papesse. Elle le met au monde, elle l'accouche et lui ouvre les portes de la co-naissance.

En même temps, elle l'invite à découvrir le livre précieux qu'elle tient dans ses mains. Elle le lui tend et lui propose, à travers les voilages qui lui entourent son visage, d'aller à la quête de sa vérité et de se plonger dans les mystères. La Papesse s'inscrit dans la lignée des grandes déesses mères, telle Gaïa.

Elle permet même à Aleph de soulever son voile.

Et qu'y découvre-t-il ? Son propre visage. A travers ce miroir qu'elle lui tend, La Papesse incite Aleph à s'interroger sur les voiles qui obscurcissent sa vision des choses et qui l'entravent dans la quête de qui il est vraiment... Le but ultime : s'accoucher de lui-même ...

Son credo : je cherche et je perce les secrets. Je suis la détective de l'univers.

Oyez, oyez ! L'histoire d'Aleph continue avec dicernement...

Après la Papesse, son chemin croise celui de l'Impératrice. Elle se présente sous des aspects apparemment plus hiératiques. Elle trône, sûre d'elle-même, et n'a besoin de personne pour exister et rayonner. Elle a trouvé une place dans son empire.

Sa créativité, son intelligence et son grand sens du discernement lui donnent une assise indiscutable. Elle séduit et convainc. La leçon qu'elle veut transmettre, est une leçon de communication : ce que je pense, je le dis et je le fais, ce que je dis, je le pense et je le fais et enfin ce que je fais, je le dis et je le pense. C'est à travers ces trois affirmations, trois comme le chiffre lié à l'impératrice et au mental, qu'elle est en accord avec elle-même et les autres.

Son credo : je me manifeste et je m'exprime.

Elle invite Aleph à la suivre dans cette exigence. Il retient cette leçon et harmonise ses pensées à ses paroles et à ses actes.


Oyez, oyez ! L'histoire d'Aleph continue dans les règles...

L'Empereur attend notre héros. Comme sa femme, il siège sur son trône dans son impériale attitude.

Après qu'Aleph lui eut présenté ses hommages, il lui demande ce qu'il a appris :
"Majesté, dit le jeune homme, la Papesse, ma première mère, m'a enseigné à être attentif aux voiles qui obscurcissent ma vision des choses, l'Impératrice, ma seconde mère, m'a enseigné la nécessité d'être aligné et en harmonie avec ce que je dis, je pense et je fais.
- Ah, répond l'Empereur ! C'est bien beau tout ça ! Mais que fais-tu de ta matérialité ? Comment gagnes-tu ta vie ? Dans quels cadres comptes-tu te structurer ? Quelle place dans la société vas-tu t'prendre ? Quel territoire vas-tu défendre ?"

L'Empereur pousse donc le Bateleur à s'interroger sur son incarnation et à réaliser concrètement les enseignements dont il a bénéficié...

Son credo : je me structure,  me réalise, je défends mon territoire et j'apprends à poser mes limites.

Oyez, oyez ! L'histoire d'Aleph continue dans la bienveillance...

Après le père qui structure, voici Le Pape, le père bienveillant qui enseigne un savoir oral et qui bénit !

Qui bénit-il sur l'arcane ? Deux moinillons ? Peut-être ... Mais ces tonsures ne pourraient-elles pas également symboliser le cerveau gauche (celui qui réfléchit) et le cerveau droit (celui qui écoute ses émotions et son intuition) ?

Pour harmoniser ces deux cerveaux, le Pape montre la direction avec son doigt : le voie du cœur. Il s'agit non seulement d'ouvrir son cœur aux autres, mais aussi et d'abord, de s'aimer soi-même.

Le Pape invite aussi à sortir des dogmes, des croyances limitantes et de la culpabilité. Tout en encourageant et en bénissant Aleph, il le guide dans sa connaissance de lui-même et du monde dans lequel il évolue en le rendant attentif aux enseignements qu'il reçoit et qu'il va pouvoir retransmettre.

Son credo : j'écoute mon cœur, il me donne la direction juste pour moi.

Oyez, oyez ! L'histoire d'Aleph continue avec l'engagement...

Après tous les enseignements reçus, il est transformé. La preuve : il est maintenant, comme l'Amoureux, pieds nus sur la terre (connexion avec les énergies telluriques) et en même temps, relié à l'ange au-dessus de sa tête (connexion avec les énergies spirituelles).

Il est prêt à s'engager, mais dans quelle(s) voie(s) ? Et pour quelle(s) valeur(s) ?

 L'Amoureux lui donne des pistes :
"Une fois que tu auras déterminé les valeurs justes pour toi, engage-toi, corps et âme. Tu apprendras que choisir une voie, n'est pas renoncer à toutes les autres, contrairement à ce qu'on te dira ! Choisir, c'est assumer sa liberté, sortir de la condition humaine et de tes croyances limitantes."


L'Amoureux invite également Aleph à expérimenter l'amour sous toutes ses formes, dans les sens platoniciens du terme : Philia (amitié, attachement, affection), Eros (sexuel, sensuel, charnel) et Agapé (amour fraternel, universel, spirituel) ! Un sacré travail ...

Son credo : je m'engage corps et âme.
Oyez, oyez ! L'histoire d'Aleph continue à avancer...

Aujourd'hui, Aleph avance, il a bougé et atteint une première étape qui se solde par une première victoire ! Il a rencontré ses premiers maîtres qui lui ont dispensé une initiation sociale qu'il a réussie avec brio.

Le Chariot rappelle le triomphe du général romain qui défile avec ses troupes à l'issue d'une victoire. il peut être ovationné par une foule en liesse.

Pour Aleph, il n'est cependant pas question de se reposer sur ses lauriers mais au contraire de marquer un temps d'arrêt pour réfléchir comment conduire sa vie maintenant qu'une première étape est réalisée. Si le chariot était une voiture, ce serait son premier contrôle technique ! On vérifie si tout marche bien, pour repartir de plus belle. Et on se réjouit car on a dépassé le rodage.

Le Chariot porte le nombre 7 et le 7ème jour correspond, dans la mythologie biblique, au moment où Dieu se repose pour voir si tout ce qu'il a créé est bon. C'est exactement ce que fait Aleph : une sorte d'auto-examen et de bilan de compétences !!! On s'arrête pour mieux repartir.

Ses questions : qu'ai-je accompli ? Quelle nouvelle direction prendre ? Est-ce que j'évolue spirituellement ? matériellement ? Ou j'allie les deux ?

Son credo : je m'autorise à prendre la direction juste pour moi.

N. B. : pour ceux qui se demandent ce que signifient les abréviations SM sur le chariot, ce n'est pas "Sa Majesté" mais peut-être la signature du maître cartier.

Oyez, oyez ! L'histoire d'Aleph continue justement...


Notre héros se confronte à la Justice. Même si elle peut paraître tranchante, elle l'invite à sortir de la dualité entre le bien et le mal.

Comme l'a si bien exprimé Shakespeare dans Hamlet : " rien n'est bon, ni n'est mauvais en soi, tout dépend de ce qu'on en pense ". (Acte II, scène 2). La Justice a certainement inspiré le grand écrivain...

Sortir de la dualité permet de se réconcilier avec soi-même et de vivre toute expérience de manière constructive. C'est aussi une forme de lâcher prise et d'acceptation de ce qui nous arrive : " tout ce qui ne nous tue pas, nous rend plus fort. " (Nietzsche)


La Justice demande à Aleph de réfléchir à ce qui est juste non seulement pour lui, mais aussi pour les autres et pour l'univers. Pour ce faire, elle lui suggère comme le Pape, la piste du cœur qui se dessine d'ailleurs dans le drapé de sa robe rouge.

On peut voir derrière cet arcane, la figure mythologique de la déesse Thémis. Sa mission est de faire respecter les 22 lois sacrées et sa justice est divine.

Son credo : Rien n'est bon, rien n'est mauvais, tout est juste.

Oyez, oyez ! L'histoire d'Aleph continue lentement mais sûrement vers l'Hermite, 9ème arcane du tarot...

Mais où est-il donc ? Certainement, retranché dans une forêt obscure (notre nature profonde ? notre inconscient ?) mais qui le cherche, le trouve.

Avec lui, Aleph apprend les valeurs de la patience et la solitude qu'il accueille pleinement car elles représentent de magnifiques opportunités pour se (re)connecter à lui-même. Quand il aura trouvé sa lumière intérieure, il deviendra assez fort pour sortir de l'ombre et éclairer le monde autour de lui. Il passera ainsi de la solitude à la solidité et à la solidarité en devenant un guide.

Toutes ses expériences de vie lui apparaîtront comme les pièces d'un puzzle dont les morceaux finissent par s'imbriquer les uns aux autres pour esquisser l'œuvre d'art de sa vie où tout est juste, a sa place et un sens.


Aleph est maintenant ce pèlerin éclairé qui continue son avancée vers la sagesse et la co-nnaissance de lui-même.

La lame de l'Hermite dans un tirage peut vous inviter à faire un pèlerinage ou à vous isoler momentanément pour vous reconnecter à vous-même.

Son credo : je m'éclaire pour ensuite éclairer les autres.

Oyez, oyez ! L'histoire d'Aleph ne tourne pas rond ...

Celle-ci lui demande d'identifier tout ce qui le conditionne et l'inscrit dans un moule : comportements obsessionnels, schémas répétitifs, croyances limitantes**, messages contraignants*, héritages transgénérationnels, etc. 

Lorsqu'Aleph se sera interrogé sur tous ses freins, il pourra prendre les cartes de sa vie en main et devenir le maître de son jeu. La Sphinge qu'on aperçoit sur l'arcane, symbolise cette connaissance de lui-même et l'invite à ouvrir les portes des plus belles opportunités pour innover et vivre une vie pleine de fantaisie, loin de tout conformisme.

Exprimer son originalité, son inventivité, et assumer sa différence permet à Aleph de se centrer et d'avancer vers la Force.

Son credo : je change et je recycle toutes les valeurs.

Par ailleurs, en cette période de Covid, Aleph a envie de vous partager sa propre lecture de l'arcane X : " soit je suis le chien, (à droite) qui fait tout ce que dit son maître, soit je suis le singe (à gauche) qui n'en fait qu'à sa tête. Mais alors, je me sens prisonnier, comme Sisyphe qui pousse éternellement son rocher pour le voir retomber. J'ai adhéré à la vérité du lundi qui est devenu la fausseté du mardi. Je tourne en rond et je ne sais plus à quel saint me vouer. La solution ? Je me hisse tout en haut de la roue, je deviens cette Sphinge et je change mon regard en écoutant mon intuition. Je ne me laisse plus entraîner dans les rouages.

Notes :
* Je rappelle les 5 messages contraignants qui nous viennent de nos parents :
- "dépêche-toi" et on passe notre temps à courir
-, "sois fort" : incapacité à montrer nos faiblesses et mépris pour ceux qui le font et qui pleurent par exemple.
- "sois parfait" : trop perfectionniste et jamais content de soi. Piste : friser l'excellence, pas la perfection.
- "fais de ton mieux" : seul le fait de fournir des efforts est important et du coup, on n'aboutit pas dans nos projets
- "sois gentil" : incapacité à dire non et trop gentil. Ceci dit, mieux vaut être trop gentil que trop méchant, ce qui n'est pas non plus la solution... 😊

** je ne résiste pas à citer Alfred Musset, dans On ne badine pas avec l'amour et qui illustre bien certaines de nos croyances limitantes :
"Tous les hommes sont menteurs, inconstants, faux, bavards, hypocrites, orgueilleux ou lâches, méprisables et sensuels ; toutes les femmes sont perfides, artificieuses, vaniteuses, curieuses et dépravées ; le monde n'est qu'un égout sans fond où les phoques les plus informes rampent et se tordent sur des montagnes de fange ; mais il y a au monde une chose sainte et sublime, c'est l'union de deux de ces êtres si imparfaits et si affreux. On est souvent trompé en amour, souvent blessé et souvent malheureux ; mais on aime, et quand on est sur le bord de sa tombe, on se retourne pour regarder en arrière, et on se dit : J'ai souffert souvent, je me suis trompé quelquefois, mais j'ai aimé. C'est moi qui ai vécu, et non pas un être factice créé par mon orgueil et mon ennui". et j'ajouterais créé par papa, maman et la société.

Oyez, oyez ! L'histoire d'Aleph continue en force ...

Quelle rencontre détonante ! La Force ne laisse personne insensible et la thématique a été plus qu'exploitée notamment au cinéma ! Aleph retiendra la devise d'Obi-Wan Kenobi dans La Guerre des étoiles : "Que la Force soit en nous tous" et qu'elle s'exprime dans sa partie transmutée : tranquille et lumineuse.

Pour Aleph, il ne s'agit pas de se couper de tout ce qui n'est pas lumineux, mais au contraire de s'y connecter car le personnage du lion que la femme maîtrise, symbolise la maîtrise que l'on a sur nous-même et qui justement nous permet de ne pas basculer dans la violence, même si la violence fait partie de nous.

Pour cela, Aleph acceptera de capturer son lion de Némée. Comme Hercule, il lui courra après sans succès, jusqu'au jour où il comprendra qu'il lui faut obstruer une porte pour que la bête ne lui échappe pas indéfiniment. C'est seulement à ce moment là, qu'il pourra regarder le lion bien en face,  ce qui lui permettra de se connecter au lion en lui et d'accepter toutes les parts de son être.

Ainsi, Aleph, gagnera-t-il en énergie vitale, en centrage et en confiance : il peut dorénavant s'appuyer solidement sur son pied à 7 orteils, mettre sa force au service de lui-même et des autres et sortir des jeux de pouvoir. Il cesse aussi de vouloir tout contrôler pour s'ouvrir à la magie de la vie.

Son credo : la force est en moi !

Oyez, oyez ! L'histoire d'Aleph est toujours en suspens !

Après l'arcane de l'énergie, voici l'arcane de la catalepsie. Tout s'arrête momentanément pour Aleph qui accepte de s'immobiliser  et de réfléchir à tous les liens qui le maintiennent dans la dépendance et qui l'empêchent de faire confiance à la vie en lâchant prise. Cette action signera sa volonté de ne plus être le jouet de la fatalité et/ou le résultat inconscient des programmations familiales, sociales, professionnelles etc.

Contrairement à la Roue de fortune où l'on agit pour se libérer des cycles, le Pendu invite à l'arrêt, à la passivité momentanée pour prendre de la distance et changer de point du vue. Il est suspendu à l'envers et incite Aleph à transformer son regard pour ensuite se retourner. C'est de cette manière qu'il retombera sur ses pieds et pourra voir la vie autrement. Le Pendu devient, pour reprendre l'image de Barbara Elia, le "Tarzan" des temps modernes ! Mû par une confiance indéfectible en la vie, il passe de liane en liane sans jamais tomber.

Il aura aussi expérimenté le détachement : il ne deviendra pas indifférent, mais sera capable d'agir sans réagir.


Notons que le personnage du Pendu se balance entre des rameaux rougis qui peuvent symboliser les ramifications de notre arbre généalogique.


Son credo : je change ma vision du monde.

Oyez, oyez ! L'histoire d'Aleph  se transforme toujours et encore....

Cette rencontre est radicale mais notre héros est prêt au dépouillement total après tout ce parcours initiatique où il a été à la rencontre de lui-même.

La lame sans nom n'est pas un arcane de mort, malgré le squelette (la couleur chair de sa structure le prouve bien !) mais un arcane de transmutation. On y retrouve d'ailleurs les couleurs du Grand Œuvre alchimique : le blanc des os, le rouge de la lame de la faux et le noir de la terre.

Cette terre qu'il travaille, c'est le lieu dans lequel Aleph dépose tout ce qu'il lui reste encore de liens toxiques, de schémas de pensées, de peurs, voire même de postures, non pas, pour s'en débarrasser mais pour les alchimiser.

C'est aussi le compost dans lequel « le plomb de [sa] souffrance et de [sa] dispersion [se transmutera] en l'or de la paix intérieure et de l'unité » (Thomas d'Ansembourg). Il s'agit de faire table rase se de tout ce qui ne lui appartient pas et de passer de l'inexistence à l'existence, de la non identité à l'identité, quitte à couper des têtes couronnées qui peuvent symboliser ses royaux parents. Attention : il s'agit d'une décapitation symbolique ! L’arcane sans nom n'est pas un tueur en série. Ouf !

Son credo : je renais de mes cendres et je deviens qui je suis : un phénix !

Oyez, oyez ! L'histoire d'Aleph se communique ...

Tempérance, 14ème arcane du tarot fait partie, selon Platon, des quatre vertus cardinales que sont la justice (8), la prudence (9), la force (courage, 11) et la tempérance (ou sagesse).

Aleph a donc expérimenté toutes ces qualités, a pris la roue de son destin en main, a coupé tous les liens qui l'emprisonnaient et s'est transformé. Après l'initiation sociale avec ses premiers maîtres (arcanes 1 à 7), il arrive au bout de son initiation psychologique avec ses maîtres intérieurs (arcanes 8 à 14).

Tempérance lui apprend à tempérer ses excès et à mettre de l'eau dans son vin.

Tempérance est un grand arcane de communication capable d'utiliser tous les outils de communication. Elle invite Aleph à communiquer à trois niveaux : avec lui-même, avec les autres et avec l'invisible (ailes d'ange).

Elle symbolise aussi le soin que l'on peut se donner à soi et/ou aux autres, une invitation à se reposer, à réfléchir à ses addictions pour s'en détacher et à se ressourcer. Tempérance est également un arcane qui guérit Aleph parvenu à ce degré initiatique.

Son credo : je communique harmonieusement à tous les plans.

Oyez, oyez ! L'histoire d'Aleph continue de l'ombre à la lumière...

Après l'initiation psychologique et les maîtres intérieurs, il s'agit de rencontrer les maîtres extérieurs et de s'initier spirituellement. Drôle d'ironie du sort de commencer ce troisième degré par le Diable ! Après les ailes de l'ange, voici celle du diable qui rit de tout t inverse toutes les valeurs.

Qu'à cela ne tienne, notre héros devra se frotter et se piquer à l'énergie phénoménale, puissante, charismatique et magnétique que dégage cet ange déchu qui, lorsqu'on y est confronté, fait penser aux vers de Baudelaire :


" Moi, je buvais, crispé comme un extravagant,
Dans son œil, ciel livide où germe l'ouragan,
La douceur qui fascine et le plaisir qui tue ". 

Le diable, figure archétypale du tentateur, interroge Aleph en ces termes :
" Que comptes-tu faire de cette puissance que tu as en toi ? Asservir les autres, t'enrichir, manipuler, détruire ou au contraire servir, construire, créer et te réaliser ? Te laisser consumer par les flammes infernales ou porter ta lumière ? "

En tout état de cause, avant d'apprécier la clarté, peut-être Aleph doit-il avoir goûté aux ténèbres ? Une fois qu'il l'aura fait, il pourra expérimenter et faire siens ces mots de Jodorowski :

« Depuis le plus profond de la caverne humaine, j'allume la torche qui organise les ténèbres. [...] J'arrive aux pieds du créateur pour lui présenter en offrande, le pouvoir de la transformation. Je l'illumine de ma conscience et le retiens, jusqu'à ce qu'il éclate en une nouvelle œuvre divine ».

Son credo : je suis un porteur de lumière.
Oyez, oyez ! L'histoire d'Aleph continue, se déconstruit, se reconstruit et se dépasse..

La Maison Dieu interpelle Aleph sur toutes les cuirasses qu'il a mises en place pour se protéger. On remarque que la tour, symbole de l'élévation mais aussi de la chute, n'a ni porte d'entrée, ni porte de sortie, si ce n'est par le haut.  Il s'agit bien de se transcender et d'entamer un processus de déconstruction pour faire exploser ses protections et sortir de ses enfermements. Encore un arcane alchimique qui invite à se reconnecter à ses émotions bloquées et à dépasser les limitations de son être.

La Maison Dieu est aussi en lien avec la tour de Babel, dans ses problématiques de communication, de démesure, d'enfermement mental et d'orgueil : à partir du moment où les hommes ne parlent plus la même langue et cherchent à être les égaux de dieu (on en revient au péché d'hybris de la mythologie grecque), ils  ne peuvent plus, ni se comprendre, ni œuvrer ensemble.

Dans une perspective plus humaniste, Aleph est invité à ne pas faire de confusion entre une communication vraie et une spiritualité authentique.

Credo : je sors de mes retranchements et je me transcende.

Oyez, oyez ! L'histoire d'Aleph continue dans toute sa splendeur .

"Mes étoiles au ciel avaient un doux frou-frou
Et je les écoutais, assis au bord des routes..."
Qui n'aime pas contempler les étoiles dans le ciel et combien de poètes à l'instar de Rimbaud, ont-ils été inspirés par les astres célestes ?


C'est au tour d'Aleph de se miroiter dans L'Etoile, la star du tarot. Elle se montre à lui dans toute sa nudité et son authenticité. Elle fait penser à Narcisse qui se mire lui aussi et qui, dans un premier temps, ne se reconnaît pas. Pourquoi donc ? Tout simplement parce qu'il n'est pas conscient de sa splendeur. Lorsqu'il tombe enfin en amour avec lui-même et qu'il prend conscience de toute la perfection de son être, il ne se rejette plus, il se reconnecte à son authenticité et ce n'est qu'à cette condition qu'il peut être lui-même ! C'est ainsi qu'il accède à sa vraie nature de narcisse. En ce sens, il suit le programme de la papesse et se dévoile.

Bien sûr, que l'Etoile représente aussi l'éternel féminin et sûrement pas la femme soumise, même si elle est à genoux dans une humble attitude ! Non, c'est plutôt la femme généreuse de la mythologie biblique, celle qui lave les pieds du Christ, celle qui console, qui sait manier les fluides, qui guérit, qui guide et qui transmet des messages d'espoir ...

Que suggère-t-elle également à Aleph ? De vivre avec plus de légèreté ? D'arrêter de chercher à voir les étoiles en plein midi ? De sortir des illusions ? Et pourquoi pas de se laisser aller, d'autant plus que le mot "étoile" est parfois orthographié "l'estoile" ... En langage des oiseaux, l'estoile, est bien cette invitation : "laisse-toi aller"... Laisse-toi aller à la vie, laisse-toi aller à la confiance et crois en ta chance ! Tu es vraiment né sous une bonne étoile, seulement tu refuses de le voir !

Credo : je me dévoile telle que je suis et je brille.

Oyez, oyez ! L'histoire d'Aleph continue : il rêve de décrocher la lune...

Ballade à la Lune, Musset

C'était, dans la nuit brune,                                                            Lune, quel esprit sombre Sur le clocher jauni,                                           Promène au bout d'un fil,   La lune                                                                                            Dans l'ombre, Comme un point sur un i.                                                          Ta face et ton profil ?

 Aleph, la tête dans les étoiles, se plonge dans les profondeurs lunaires. Cet arcane est ambivalent et mystérieux. Il est généralement associé au foyer, à la féminité, à la rêverie, au passé, à la nuit mais aussi aux émotions, à l'intuition, à la clairvoyance et, de par sa face cachée, au mensonge et à l'illusion.

Cette face cachée, représentée notamment au premier plan par la nappe d'eau dans laquelle on peut distinguer un crabe ou une écrevisse (ou le cancer du zodiaque), peut aussi se décoder comme une métaphore de notre inconscient, zone obscure à laquelle on a difficilement accès.

La Lame 18 invite Aleph à décoder les symboles qu'elle véhicule (animaux, bâtiment, astre, etc) autrement dit à décoder les messages de notre inconscient et de nos rêves pour mieux nous réaliser.

D'autre part, les deux tours qu'on distingue à l'arrière-plan peuvent rappeler la tour de l'arcane de la Maison Dieu, mais sont également une invitation à aller au-delà des mondes connus. Selon certains tarologues, ces deux bâtiments ne seraient rien d'autre que les colonnes d'Hercule du détroit de Gibraltrar. Wikipedia : "Les Colonnes d'Hercule est le nom donné, dans l'Antiquité classique, aux montagnes qui bordent le détroit de Gibraltar. Il s'agit du rocher de Gibraltar au nord et du mont Abyle sur la rive marocaine. Pour les Romains, elles symbolisaient la frontière entre le monde civilisé et un au-delà océanique inconnu et dangereux." 

Enfin, la Lune invite Aleph, une fois qu'il aura sondé les profondeurs de son inconscient et qu'il aura franchi les limites des mondes connus, à exprimer sa créativité et à accoucher de son œuvre. Le mot œuvre peut bien sûr faire référence à la dimension alchimique de la lame 18 que je n'approfondis pas dans cet article.

Credo : je dépasse toutes les frontières et je crée mon univers.

Oyez, oyez ! L'histoire d'Aleph continue, réchauffe et rayonne...


Eh oui, Aleph se réchauffe sans modération aux rayons du soleil et en profite pour se plonger dans la méditation.

Il s'imprègne des similitudes avec les arcanes précédents : 13 (du chiffre de la lame sans nom) gouttes d'eau qui rappellent les pépites de la Maison Dieu dont il ne reste plus qu'un bout mur solide devant lequel se tiennent deux enfants : Rémus et Romulus élevés par la louve ? Leur cou est entouré d'un collier : se sont-ils détachés des liens qui les soumettaient aux désirs du diable ? Leur ceinture bleue assortie à la couleur de l'eau rappelle l'étendue dans laquelle l'étoile déversait et mêlait les fluides ... Les enfants jumeaux sont-ils issus de ses fluides, mis en gestation par la lune (lame féminine) et élevés dans la lumière solaire (lame masculine )?

Le Soleil en tout cas, est lié à la renaissance et à la reconstruction sociale et psychologique.

C'est le sentiment de bonheur qui domine chez Aleph après tout un parcours où il a cheminé pour mieux se connaître et renaître à lui-même. Il peut maintenant jouir sans modération des bienfaits du soleil, se laisser éclairer, puis éclairer les autres et briller de toute sa lumière. Cet arcane a également une dimension humanisme car il insiste sur la notion de fraternité et d'entraide.

Credo : je brille, je rayonne et je dispense une chaleur bienfaisante autour de moi.

Oyez, oyez ! L'histoire d'Aleph continue en mode re-naissance et réveil...

Le Jugement interpelle Aleph en lui demandant s'il est prêt à sortir de sa tombe et à se réveiller. Il l'invite à une re-naissance consciente qui lui permet de s'éveiller à l'être nouveau qui l'habite et qu'il est. Alors que la Papesse (2) l'accouchait d'elle-même et l'invitait à percer les mystères, le jugement (20) l'invite à s'accoucher de lui-même, à se mettre à l'écoute et à développer son intuition (point de vue du bas) pour devenir le porte-drapeau capable de réveiller les autres (point de vue du haut).

Ainsi, Aleph se relève-t-il d'entre les morts-vivants car il a appris à s'abstraire de la culpabilité (véhiculée notamment par les dogmes religieux) et à ne pas se juger, ni à juger les autres, ni à réagir quand les autres le jugent.

Il a intégré les accords toltèques : il ne fait plus de suppositions, il ne prend plus les choses personnellement, sa parole est impeccable, il fait de son mieux et surtout il ne te croit plus et ne se croit plus. Cela ne veut pas dire qu'il ne croit plus en rien. Bien au contraire : il sait choisir les valeurs justes pour lui tout en gardant les oreilles, les yeux et l'esprit bien ouverts, prêts à tout remettre en question si cela s'avère nécessaire. 

Le jugement est la lame de l'éveil et de l'éveilleu(se)r de conscience.

Credo : je m'éveille et j'éveille.

Oyez, oyez ! L'histoire d'Aleph s’achève dans la joie avec le Monde.

L'arcane 21 marque la fin d'un cycle. Autant avec le Chariot, la victoire était relative, autant avec le Monde, elle est totale. Notre héros triomphe de ses enfermements, de ses croyances et de tout ce qui le limitait. C'est un être nouveau qui se présente au monde et qui trouve sa place. Il est complet, accompli et en harmonie avec tous les mondes qu'ils soient végétaux, minéraux, animaux, angéliques, etc.

Le personnage central de l'arcane 21 peut rappeler le mythe de l'androgyne développé dans Le Banquet de Platon : à l'origine, les humains étaient composés d'un être féminin accolé à un être masculin (cf. image du bas). Zeus, inquiet de leur pouvoir, les a séparés, d'où l'expression "chercher sa moitié" qui peut se comprendre comme "chercher son âme sœur" mais peut-être aussi comme "chercher sa part de féminin" quand on est un homme et" sa part de masculin" quand on est une femme. Ce mythe peut aussi symboliser la séparation du bébé avec son placenta lors de sa délivrance, d'où le sentiment de manque.

Pour s'accomplir, Aleph a eu besoin de retrouver ce qu'il a perdu mais aussi d'harmoniser son anima et son animus au sens jungien du terme. Il a pleinement réussi ce troisième degré plus spirituel de son initiation et son triomphe est symbolisé par l'œuf entouré de laurier dans la lame.

Credo : je trouve ma place dans le monde qui m'accueille les bras ouverts et je danse la magie de la vie.
Oyez, oyez ! L'histoire est terminée, ou presque !

Qu'est-ce qu'il vient faire celui-là ? C'est qui ce fou sage ou ce sage fou ? Où est sa place ? Pardon ? Partout et nulle part ? Comment ? Ah bon ? Il va de l'exil à la terre promise... Eh ben ... Quel programme !

Ce Mat, c'est Aleph qui fort de son expérience initiatique est devenu un homme indépendant et original ! Avec son baluchon (dans lequel il a déposé ses expériences), il est l'électron libre du tarot : il n'a ni dieu, ni maître et il trace sa route. Son chien l'accompagne pour montrer que toutes ses blessures ont été alchimisées, qu'il a lâché prise dans le sens où il n'y prête plus attention et qu'il n'est plus réactif. Son ego inférieur ne l'enferme plus dans aucun système et il s'épanouit dans sa différence. Il innove aussi en ouvrant une nouvelle voie ou alors il décide de repartir dans le monde d'en haut, d'où il choisira une nouvelle incarnation et hop, c'est reparti pour un nouveau tour.

Le mat est également un avatar du bouffon du roi dans le sens noble de terme : je rappelle que le bouffon est un être très très érudit qui est, le seul homme autorisé à critiquer le souverain et en plus, encouragé à faire le clown. De nos jours le mot bouffon a pris une connotation négative, peut être parce que nous ne sommes plus capables d'accepter que derrière le génie, il y a une sorte de folie divine qui est jubilatoire. Nous avons trop souvent tendance à croire que l'érudition est forcément liée au sérieux !

Pour finir avec cette histoire, je crierais haut et fort :
Oyez, oyez ! Libérez-vous de tous les carcans, soyez fou et osez votre folie, votre différence ! Sortez des sentiers battus et éclatez-vous !

Credo : je fais ce qui me plaît, je vais où je veux je n'ai pas peur de plonger résolument vers inconnu.

Les arcanes de tarot qui illustrent les articles sont ceux de Grimaud.

Sérénité et confiance ...

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